1er jour
Dès 9 h 30 on commence avec un kilomètre vertical (sans nos ailes qui étaient montées en télécabine) dans la face sud de Chamonix. Il fait déjà bien chaud mais ça se passe plutôt bien je finis 6ème en ~51′. Je fais presque toute la course avec Tanguy Renaud-Goud et ça c’est plutôt cool ! 😁
Puis nous nous préparons pour aller voler.
Direction le Beaufortain. Je pose après peu de temps en l’air et remonte dans la pente avec l’aile en boule, afin de redécoller d’un peu plus haut. Je perds pas mal de temps, mais je finis par redécoller et ressortir avant de passer le col du Joly.
S’en suit une nouvelle erreur car je n’arrive pas à monter de l’autre côté du col donc je longe les faces nord (sacrée idée étant donné qu’il n’est que 12h…). Je pose à Hauteluce où je remonte à pied dans la pente puis mange un bout avant de redécoller et ressortir !
Cette fois j’avance, un peu, car arrivé au-dessus du lac de Roselend je ne sais pas par quel côté de la montagne passer… la face nord-ouest ou sud-est ? Sachant que sur la face sud-est je vois un gars poser, je décide de prendre la face nord-ouest.
Ce n’était pas forcément un bon choix…
Je pose après avoir essayé pendant un bon moment de ressortir.
Je plie et remonte à pied, je croise un serpent noir et rouge qui a eu au moins aussi peur que moi !!
🐍
Ensuite, je monte le long d’un petit ruisseau et c’est bien plus raide que ce à quoi je m’attendais. Je vois quelqu’un décoller d’en haut (on avait notre première balise ici).
Je décide de décoller juste à côté de la zone aérienne que l’on ne doit pas survoler à moins de 300m/sol. Le GPS me dit que je suis à 5 m de cette zone donc je décolle d’ici. Je monte, je tape la balise puis continue mon vol direction l’Italie.
Je suis dans la vallée des glaciers (je ne sais pas si c’est son vrai nom 🤔) mais je vais en direction du col de la Seigne. Je pose au pied.
Je plie vite pour remonter et redécoller du col.
Je croise Georgio un Italien qui fait aussi la compète, on finit la montée presque ensemble puis décollons direction le refuge du Monte Bianco. Il nous reste 1h pour faire les 10 km avant d’être hors timing. Ça devrait le faire !
Mais finalement on ne plane pas aussi bien que prévu et posons sur un chemin le long d’un lac… Et là c’est un peu la panique car il reste 40’ pour faire 6km !! Heureusement c’est de la descente. Il va falloir courir. Je plie vite et pars en courant direction le refuge. J’y arrive à 19h57, 3’ avant de prendre une pénalité, c’est cool. Georgio arrivera un peu plus tard.
Là-bas je rejoins Loïs, Justin, Florian, Mathieu et Cédric. Nous mangeons puis regagnons nos chambres. Je suis avec Georgio et Cedric.
Sous la douche je sens que j’ai le bas du dos qui brûle. En courant avec le sac ça a frotté et ça s’est un peu inflammé. Ça m’embête un peu mais ce n’est pas ultra-dramatique non plus.
Bilan : une première journée pas très optimisée avec seulement 45 km environ réalisés sur le parcours proposé et une arrivée pile poil à l’heure au refuge
« Monte Bianco » en Italie ! 🇮🇹🌄
Au total ce jour-là :
4 h 05 de parapente pour 65 km parcourus en l’air.
4h de marche pour 19 km et 2600 D+
2ème jour
Le deuxième jour commence avec une belle montée au-dessus de Courmayeur, avec Florian et Mathieu.
Justin et Lois montent au-dessus du refuge pour décoller et glider le plus loin possible. On est moyen chaud de faire ça car en face on ne voit pas beaucoup d’atterrissage…
Au final, ils nous passent au-dessus et posent dans un endroit pas si mal à contre-pente.
Avec Florian, on s’arrête à l’arrivée du télécabine prendre de l’eau. Puis on décide ne pas aller au même décollage que les autres pilotes devant nous car ils
vont décoller sous le télécabine puis passer sous le câble.
On souhaite se rapprocher de la face Est où l’on espère trouver notre thermique. Après une marche assez compliquée à escalader quelques cailloux et traverser un ruisseau on trouve un endroit à peu près acceptable. Heureusement qu’il y a un peu de brise sinon le décollage ne serait pas possible !
On mange un bout et on voit les premiers décoller sous le câble. Je décolle un peu avant Florian et je me retrouve juste sous Justin. Je galère un peu à monter au début puis finis par bien monter. Je suis à 3200 mètres et avance en direction des balises suivantes.
Je rattrape Loïs et Georgio. Justin et Mathieu se sont échappés devant.
Les paysages sont incroyables, des glaciers et des faces vertigineuses ! On avance bien et devons venir poser au col de Balme pour valider la balise.
En redécollant je ne monte pas autant que les autres et fais un choix différent. Je vais sur la face est pour tenter de sortir. Je mets plus de temps que Loïs et j’ai un peu de retard, d’autant que je passe par les faces nord-ouest pour faire l’aller-retour à la prochaine balise alors qu’il traverse la vallée pour aller sur les faces sud-est. Clairement ça allait plus vite…
Je prends un peu de retard mais suis toujours en vol donc c’est cool !
Là nous devons aller en Suisse claquer la balise suivante. Je regarde le tracking et vois beaucoup de monde passer par le Chablais devant moi. Je décide alors de faire pareil. Heureusement que je vois par où ils sont passés car je ne serais jamais allé m’enfoncer au-dessus du barrage
d’Emosson pour sortir comme ça.
Finalement, je fais 3100 m avant de basculer dans le Chablais où les nuages sont bien plus bas.
Ici, je dois contourner pas mal de nuages pour claquer la balise. Ça me fait perdre beaucoup d’altitude. Je pose au pied d’un col qui fait la frontière avec la Suisse – mais ça je m’en suis rendu compte quand j’ai vu que j’avais 19€ de hors forfait !!
Je remonte à pied en haut du col et je regarde quels refuges sont proches car il est bientôt 18h et il va falloir choisir où dormir et surtout où je vais pouvoir arriver dans les temps.
Je choisis le refuge du lac de Gers. Je vais tenter de claquer la balise avant d’y aller. Arrivé au col, là c’est un peu la galère pour décoller. Cela manque de vent et d’espace sur ce petit sommet au milieu du col. Je finis par réussir à décoller mais ne trouve aucun thermique. Je vais donc me poser à Sixt-Fer-à-Cheval et monter au plus vite au refuge car le GPS me prévoit une arrivée à 19h55.
Finalement, j’y arriverai à 19 h 45. Je retrouve Bill (un Néo-zélandais qui habite Passy), on mange ensemble et discutons du lendemain. Mais il a une balise d’avance sur moi donc on ne fera pas la journée ensemble.
Journée bien plus optimisée que la première avec environ 100 km du parcours réalisés aujourd’hui.
Plus que 60 km pour boucler 🔥
Au total ce jour-là :
6 h de parapente pour 110 km parcourus en l’air.
4 h de marche pour les 18 km et 2400 D+
3ème jour
Un dernier jour qui s’annonce rude.
Je commence par monter à pied dans la station de Samoëns pour faire un premier glide.
Là, en préparant mon aile, je vois que j’ai une suspente cassée (ça doit dater d’hier mais je n’avais pas vu avant).
Je décolle, passe au-dessus des grosses lignes électriques qui franchissent la station.
Je remonte avec l’aile en boule sur le deuxième petit sommet puis fais un plus long glide pour valider la balise et revenir.
Je pose à contre-pente dans la station et je remonte à pied à un sommet qui donne sur la station de Flaine.
Cette fois, le décollage est plus petit et il me faut plusieurs tentatives avant de bien décoller.
Je fais un glide et pose dans les rochers de Flaine puis remonte à pied au col juste au-dessus pour redécoller et aller poser au refuge de Platé pour valider la balise.
Cette fois, je redécolle dans de vraies conditions. Je monte à 2600 m puis traverse la vallée pour aller poser au refuge de Miage.
Cependant, je ne raccroche pas la montagne au bon endroit et finis par poser au pied du refuge. J’ai 350 D+ pour remonter au refuge.
Je suis un peu dégouté car je vois 4/5 personnes arriver juste après moi et poser là-haut.Ça va être juste pour boucler mais ça peut le faire quand même.
J’arrive au refuge quand les premiers redécollent. Je mange ma tarte aux myrtilles (pour valider la balise) et repars en vitesse faire les 300 D+ à faire de nouveau pour redécoller.
Cette fois je me prépare et galérer à décoller. L’herbe est haute, le vent de travers et pas régulier et la pente assez raide.
20 minutes plus tard, je suis enfin en l’air et sors bien !
Il me reste 1h45 pour faire les 30 km qui me séparent du goal. J’y crois !
Je suis à 3000 m, je vais faire les 2 dernières balises puis repars en direction de Chamonix.
Il me reste maintenant 1h pour effectuer 15 km. Normalement ça va le faire.
Je raccroche la montagne mais ne trouve aucun thermique… Je vais donc sur les faces nord-ouest pour aller claquer la balise qui va mettre fin à mon temps de course (end speed section).
Le problème c’est que je me fais appuyer sur ces faces (c’est-à-dire que je ne plane pas du tout bien). Je vois que je ne vais plus pouvoir claquer la balise en vol alors je pose à 3,6 km à vol d’oiseau de celle-ci. J’atterris dans un jardin d’ailleurs, c’est assez sketchy !
Je plie en vitesse et mets le trajet jusqu’à la balise, j’ai 5 km avec 350 D+ à faire en 30 minutes. Ça va être mission impossible mais je vais quand même tenter !
Je cours avec mon gros sac et mes jambes bien lourdes des jours précédents (j’ai le bas du dos qui fait un peu mal donc je serre les dents).
J’arrive au pied de la montée et suis à 600 m du rayon de la balise. Malheureusement, il est 16 h 30 et le délai maximal pour terminer est passé. Je vais quand même faire mes 350D+ pour claquer cette balise pour ma satisfaction personnelle. J’aurai malgré tout une pénalité de 3 balises pour ne pas être arrivé dans les temps.
Sur le coup je suis très frustré de ne pas être arrivé à l’heure mais je relativise assez vite,j’étais venu pour découvrir et j’ai bien découvert !
J’ai bouclé le parcours et ça c’est quand même déjà super. J’ai beaucoup de travail pour m’améliorer en vol et prendre de meilleures décisions. Ça me servira également pour les compétitions de distance.
Le soir on mange BBQ avec Justin, Louis, Capucine, Arthur et d’autres compétiteurs. C’est une bonne ambiance ! On est tous un peu cuits.
Je vais dormir chez Justin ce soir là puis prends la route avec lui le lendemain matin car il avait cours à Annecy à 8h donc j’en profite pour aller prendre un train et rentrer à Toulouse.
Moi, je n’ai pas cours ces jours-ci car il y a une grève qui impacte l’IUT et on ne sait pas encore quand on va reprendre.
Bilan
🚧 Ça aura été très instructif et j’ai beaucoup de travail à faire en vol pour éviter toutes les erreurs bêtes et faire de meilleurs choix de routage.
📈 Le gros point positif a été de voir que le corps a bien répondu à toutes ces heures de marche avec un sac d’environ 14kg. Le travail de cet été en course à
pied à grandement aidé 😁. Merci au coach Pierre et au groupe de TriDuA ! Merci Également à Néo pour le super matériel pour ce genre de course 🫡
🔢 Les chiffres de ces 3 jours :
13h de marche pour 62km et 7700D+,
12h25 de parapente pour 230km,
quelques heures de sommeil, pas mal à réfléchir sur le chemin à prendre,
1 t-shirt,
1 short,
1 paire de chaussettes,
1 paire de basket,
1 paire de bâtons,
pas mal de compotes englouties, quelques barres, quelques sandwichs,
des litres d’eau,
des animaux en tout genre de croisés,
de chouettes rencontres,
1 suspente cassée,
1 trou dans l’aile,
1 caisson un peu abimé,
pas mal de coups de soleil…
Cela aura été une très chouette découverte ! Hâte d’y retourner quand même 🤪
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